L’ART D'EDUQUER À L'ENVIRONNEMENT

      Maïa Morel, professeur, UdeS

Le projet propose au personnel enseignant de tous niveaux des pistes pédagogiques ancrées dans l’art actuel. Nous avons pour cela travaillé avec des artistes dont la démarche se nourrit des réflexions sur la problématique écologiste. Interroger la cohabitation de l’homme avec d’autres espèces ? Protéger les cours d’eau ? Dénoncer la surconsommation ? Ce ne sont que quelques exemples de sujets à aborder en classe permettant de croiser l’art avec l’éducation relative à l’environnement.
CHERCHEURE PRINCIPALE :
Maia Morel , professeure, Université de Sherbrooke

Maia.Morel@USherbrooke.ca

AGENTS DE RECHERCHE :
Olga Daussà Pastor , étudiante à la maîtrise, UQAT
Gabriel Marcotte , étudiant à la maîtrise, UQAT

Le projet a bénéficié de l’appui du Fonds de Pédagogie Universitaire 2019/2020 de l'UQAT

Crédit photo : ARXIUPERENOGUERA

PERE NOGUERA

Des objets trouvés sur les rives des rivières catalanes sont déposés par terre et couverts d’argile liquide pour transformer la salle en un espace de catastrophe naturelle. Le spectateur qui marche sur une plate-forme en bois observe les objets, les déchets et les éléments de la nature, qui sont placés horizontalement par la force du courant de l’eau. Changement climatique, pollution des cours d’eau, bouleversement des écosystèmes, consommation humaine sont certaines des réflexions que cette œuvre nous propose. L’artiste catalan Pere Noguera utilise la technique de « l’embouée » (fait de couvrir de boue) afin de nous présenter cette installation dans le cadre de l’exposition « Gérone : rivière, ponts et déluges » (1982).


Crédit photo : Marie-Raphaëlle LeBlond
DOMINIQUE LAFONTAINE

Dominic Lafontaine, né en Ontario d’une mère Anishnabe et d’un père Québécois, a passé une partie de son enfance à Timiskaming First Nation (QC). Issu des traditions et des cultures autochtones, cet artiste pluridisciplinaire nous propose une réflexion sur le rétrécissement des glaces arctiques, l’érosion culturelle et la disparition des langues indigènes partout dans le monde. SOS, installation proposée dans le cadre de l’exposition « Ayemiyedan Nisin/Dialogue trois » (2019), nous montre une ligne coupée, fragmentée, avec des morceaux de fausses fourrures isolés les uns des autres. À l’image des glaces qui se détachent de la calotte glaciaire, les Premières Nations ainsi que les langues indigènes s’isolent, courant vers leur disparition.


Crédit photo : Véronique Doucet
VÉRONIQUE DOUCET

Dans sa série d’œuvres « autopsie d’une autoroute », Véronique Doucet a ramassé des ordures et des animaux morts heurtés par des voitures et retrouvés sur le bord des routes de l’Abitibi. En les intégrant à ses œuvres, elle veut faire une critique sociétale sur la cohabitation de l’homme avec la nature. Les couleurs vives qui camouflent joyeusement la réalité, les animaux morts, ainsi que les titres percutants de ses œuvres, nous poussent à réfléchir aux impacts de la croissance, de la surconsommation et du mode de vie effréné de l’homme, sur la nature et l’environnement.


Crédit photo : Mathieu Gotti
MATHIEU GOTTI

Mathieu Gotti utilise l’humour et l’ironie afin de nous faire réfléchir sur les conséquences des changements climatiques sur l’environnement. Dans un futur où l’humanité a disparu, il imagine les animaux utilisant de façon incongrue les vestiges des hommes. Cette sculpture, représentant un ours polaire habillé en astronaute, nous oblige à réfléchir sur l’avenir des espèces menacées qui sont obligées de s’adapter à des habitats naturels complètement transformés par l’activité humaine. D’une façon ludique et comique, l’artiste nous amène à réfléchir sur notre consommation et nos habitudes de vie effrénées qui polluent et transforment l’environnement.


Crédit photo : Gabriel Stacy-Chartrand 
VALÉRIE CHARTRAND

Valérie Chartrand s’intéresse à la présence et à l’absence des insectes et à leur impact sur l’environnement. Préoccupée par la mortalité croissante des abeilles qui maintiennent l’équilibre des écosystèmes et de notre agriculture, elle a créé une série d’œuvres pour les remémorer. Dans l’exposition « Ruches fantômes », l’artiste nous montre des photos d’abeilles en décomposition sur des plaques de pétri. La série de photos rétroéclairées fait l’état de différents stades de décomposition en nous obligeant à réfléchir sur la fragile situation de cet insecte.


Crédit photo : extrait photo de la vidéo 

de Myriam Lambert

Pour voir l’œuvre au complet :CLIQUER ICI
MYRIAM LAMBERT

Myriam Lambert s’intéresse aux lieux de mémoire qui influencent l’identité collective. L’œuvre Diluvio (Déluge) a été réalisée au Mexique, inspirée par les entretiens menés auprès des villageois de San Rafael. Presque annuellement, lorsque les cours d’eau débordent, les villageois sont obligés de se réfugier dans des barques. Ciblant la barque comme objet saillant de la mémoire collective des villageois, l’artiste nous propose cette installation immersive dans laquelle on trouve une barque illuminée, des centaines de fils de pêche simulant les gouttes de pluie, ainsi qu’une projection d’images d’inondations sous une trame sonore. Myriam Lambert nous propose une réflexion sur les conséquences du dérèglement climatique et un hommage aux villageois qui, courageusement, en subissent quotidiennement les conséquences.


Crédit photo : Nicolas Nabonne

NICOLAS NABONNE

Nicolas Nabonne aborde la collision entre l’homme et la nature dans sa série d’œuvres « Un dernier baiser pour la route… ». Dans ses peintures, il redonne vie aux animaux frappés par les voitures en les mettant en scène avec des objets humains. Il souligne la précarité de la vie, tout en rendant un hommage aux victimes. L’artiste nous confronte à travers ses œuvres au rapport que nous entretenons avec la nature et à la place que l’homme se donne sur Terre. Il nous propose ainsi une réflexion sur la pollution, sur la toxicité de l’action humaine sur l’environnement, ainsi que sur la cohabitation des espèces.



Crédit photo : Pierre Étienne-Massé

PIERRE-ÉTIENNE MASSÉ

Pierre-Étienne Massé travaille en collaboration avec des spécialistes du monde de l’environnement afin de collecter des empreintes animales réelles, et de les intégrer à ses œuvres. Soucieux des espèces vulnérables ou en danger, l’artiste allie science et art pour sensibiliser le public à la cause environnementale. Cette œuvre a été créée en partenariat avec le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) de Tadoussac, et la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. L’artiste a participé à l’autopsie d’un béluga et il a moulé la queue de l’animal afin d’en conserver une empreinte.



Crédit photo : Julie Picard, 2014 

JULIE PICARD

Julie Picard utilise le papier recyclé dans sa pratique artistique : fragile et éphémère, ce matériau lui permet d'aborder la notion de trace, de pérennité et d'impermanence. Dans la série d'œuvres « Roue de la Fortune », l'artiste évoque par sa forme, tantôt le jeu de loterie, tantôt une pointe de pizza, tantôt un diagramme de modélisation économique. L’utilisation du papier des circulaires publicitaires nous pousse vers une lecture critique de la consommation. Ayant grandi au moment de l'avènement du tri sélectif et du recyclage, Julie Picard construit et déconstruit le monde à partir des déchets du quotidien, dans une métaphore de l'existence.
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